Journal de celle qui était finalement partie à l'étranger.

vendredi 22 août 2008

International students

Part IV : Fay's death


























Vous devez vous demander ce qu'il en est de cette foutue tempête tropicale. Et bien nous avons un avis de tornade maintenant ! Nous étions dans le supermarché quand notre responsable est venue nous en avertir. Mais la "tornado" n'est toujours pas là et la pluie s'est arrêté il y a quelques heures.

Nous avons donc quitté notre camp de réfugié hier soir malgré des vents redoublant de violence. La journée est passée très vite puisque nous avons trainassé entre franco-françaises dans une chambre avant de descendre rejoindre d'autres êtres humains. Là on nous a proposé de jouer au Tabou, perspective effrayante quand on arrive à peine dans un pays anglophone et que son vocabulaire reste 45678 fois plus limité que celui des jeunes étudiants en face de nous. Bref, on s'est lancé et c'était pas si mal. On a même gagné la chance de se faire proposer un ciné ! Malgré le fait que les arbres perdaient leurs branches, nous sommes allés voir "Pineapple Express", une comédie déjantée à la sauce américaine et à base de blagues vulgaires facilement compréhensibles pour des non native speakers. Bonne après-midi donc, on a seulement failli mourir sur le parking quand la conductrice de notre gros véhicule, Rachel, a oublié de regarder à gauche avant de s'élancer sur la route. Une collision à 6 sans ceinture eu put être fatale...

CCL : la tempête nous a permis une sorte d'immersion express que je qualifierais de providencielle. Merci Fay.

Part III : the Supermarket





Aujourd'hui nous avons eu le bonheur d'aller dans un vrai supermarché, à savoir un bâtiment pouvant contenir un Carrefour, trois Auchan et cinq Leclerc. Et ce lieu fut celui de la libération de nos intestins : nous trouvâmes fruits zet légumes après avoir abusé de Donuts, chips, sandwiches et cookies.

Ma roomate (une petite coréenne timide et réservée présente à droite de cette ligne) et moi-même nous procurèrent le plus petit frigo du monde ($66), de quoi ranger 3 concombres et 2L de lait mais garantissant un équilibre alimentaire des plus importants.

Pour les amateurs de Gad Elmaleh


On a retrouvé Brian. Il n'était pas dans la cuisine mais dans sa chambre d'étudiant en Floride. Good boy...

Part II : first day in the tropical storm






Ayant récupéré nos bagages, 2 charmantes jeunes femmes, Ruth et Erika, nous accueillirent avec une grande gentillesse alors que nous découvrions l'humide et lourd climat floridien. Elles nous emmenèrent à notre hôtel sans oublier de nous donner notre petit cadeau pour survivre une 1ère nuit : une barre céréalière, des chips, un savon citronné, de l'eau et un rouleau de PQ. Elles nous avertirent également que le lendemain nous ne pourrions peut-être pas nous installer dans nos chambres sur le campus à cause de l'ouragan qui nous fonçait dessus, j'ai nommé Fay. Nous dormîmes profondément et furent réveillés par le coup de téléphone de Erika nous disant que l'installation était possible bien que l'université soit fermée à cause de la tempête.

Et hop, nous passons par un supermarket faire quelques emplettes et nous voilà dans notre chambre à Osprey Cove (note : Osprey est un aigle blanc mascotte de l'université), une résidence avec des chambres de 2 personnes et une grande cuisine commune pour tout le monde. Je suis dans le bâtiment U près d'un grand lac où nous pouvons faire du canoë gratos avec les alligators (paraît qu'ils sont sympas). Mais alors que nous dégustions quelques nouilles chinoises avec un jordanien, des américains vinrent nous prévenir qu'il fallait évacuer les bâtiments de toute urgence à cause de - je me permet d'être vulgaire - cette connasse de FAY. Nous prîmes de quoi tenir 2 jours (des cookies, un sac de couchage, 2 slips et nos ordis) et partîmes !

Nous allâmes tous à Osprey Hall (une proche résidence étudiante). Et là, branle-bas de combat ! Arrivant chargés et trempés - une pluie tropicale c'est à peu près comme un éléphant qui vous urine dessus : consistant et chaud - on nous assigna des chambres provisoires par groupe de 4. Ouvrant ma porte de chambre, je découvrit 3 énormes filles qui me saluèrent avec engouement et à l'américaine "Heyyyyyy, how are you doiiiiiiing ??". Enooooorme découverte des dernières 24h : l'américain est joyeux, chaleureux et accueillant. Voilà qui fait chaud au coeur alors que je me rend compte que je suis à des milliers de km de chez moi et que je partage ma chambre pour un temps indéfini avec 3 adolescentes qui parlent tellement vite que nos échanges se limitent à des sujets comme nos âges respectifs et l'évolution de la tempête.

Alors que la pluie et le vent font rage dehors, un jeune étudiant nommé Mario nous propose de nous emmener acheter à manger en voiture. Autre découverte : si une tempête ne dépasse pas la catégorie 3, tu peux quand même te ballader en voiture et sortir (sauf en mer, un kitesurfer est mort comme ça au même moment...). Un gros sandwich bien gras dans le ventre, nous allons discuter avec quelques amerloques adorables puis nous nous dirigeons au 2ème étage pour jouer au "Mafia game", soit notre loup garou national. Assis en cercle, 30 personnes tentent alors de savoir qui tue qui dans le "village". Une grosse heure de rire, d'accusations, de défenses improvisées... Et j'aurais réussi à faire rire avec une petite blague bien placée avec un parfait accent américain (dit-elle avec modestie). Durant ce jeu, je fis une autre trouvaille : l'américain aime l'humour, rit de bon coeur et est bon public. Bon pour moi ça, enfin, quand mon vocabulaire sera à la mesure de ma répartie.

Comme mes 2 copines françaises arrivèrent pendant le jeu, la fin de la soirée fut une réunion tout en français pour partager impressions, peurs, et commérages. Avant de retrouver mes trois roomates et leur impressionnant surpoids (redondance car 4ème découverte : c'est bien vrai, un américain sur deux a de gros problèmes à ce niveau là...).

Part 1 : Véronique quitte la France






Voilà déjà quelques jours que j'ai posé le pied sur le sol humide de Floride. Revenons donc sur les premiers jours de la fabuleuse épopée de Véronique aux Etats-Unis d'Amérique.

Once upon a time... Une sorte de grande asperge française décida qu'il était grand temps de mettre les voiles le plus loin possible pour tester ses capacités d'adaptation dans un milieu étranger et possiblement hostile. Elle opta pour les Etats-Unis, vaste pays qui l'intriguait depuis belle lurette, parce que lieu de contrastes et difficile à cerner depuis la Gaule.

Alors voilà, quelques sueurs froides et doutes plus tard, me voilà dans l'avion pour Dublin. "Mais qu'est ce qu'elle raconte la cruche, Dublin c'est pô aux Statèsse !", vous direz-vous en me prenant pour une imbécile. Alors certes c'est en Irlande, mais 2 jeunes hommes de la même école que moi (et moi-même) décidâmes qu'il était bon pur nos bourses respectives (pas de mauvais jeux de mots hein...) de passer par cette charmante et pluvieuse ville pou économiser quelques 150€. Tout ça pour les dépenser quand même avec l'auberge de jeunesse, le coût de la vie et un bon gros supplément de bagage (merci papa).

J'ai donc retrouvé Rémi et Nicolas à Dublin puis nous sommes allés par un temps maussade et frais dans une auberge de jeunesse ou nous dormîmes (???) une nuitée dans un dortoir de 12 personnes. Lieu de passage donc, où j'ai pu découvrir le pire ronflement que j'ai jamais entendu. Et je ne saurais jamais de quel continent il émanait... Quelques pintes et flaques d'eau plus tard, direction the airport avec 2h30 d'avance, qui étaient en fait nécessaires vu qu'on a du passer environ 5 contrôles et remplir 45 fois un papier avec nos numéros de passeport et noms de famille and co.

Une fois dans l'avion, une charmante hôtesse blonde me demande "chicken or pastas ?". Ce à quoi je répond avec mon sourire le plus aimable "Chicken please". Ce qui aurait du provoquer la rapide arrivée d'un plat sur ma tablette a seulement comme effet que cette vieille femme me regarde avec dédain et me dit "Chicken......... Or......... Pastas ?". Là encore je lance pleine d'entrain "I would like some chicken please.". C'est alors que ses yeux s'agrandissent, que son sourire se crispe, et qu'elle me dit "Sorry but, what language are you speaking ?". Désespérée par cette barrière de la langue qui n'a absolument aucun lieu d'être, je baisse les bras et regarde mon voisin qui se charge alors de dire "Chicken please" et peut ainsi obtenir le plateau repas tant désiré. Cette histoire restera une énigme pour toujours...

Toujours est-il que ce charmant voisin fut mon véritable premier contact avec l'Amérique. Ce père de famille du New Hampshire m'a accordé toute son attention durant environ 6h. Un échange enrichissant, plaisant et rassurant (il me comprenait très bien contrairement à l'autre imbécile). Nous parlâmes de Sarkozy, de Barack Obama, du port d'armes, de l'enseignement supérieur, de sport, de nourriture biologique, d'obésité... Et l'atterrissage à Philadelphie arriva bien vite. Nous eûmes la joie de retrouver nos bagages et de regarder le coucher de soleil à travers les grandes baies vitrées de l'aéroport. A 20h30 heure locale, nous montâmes dans notre avion pour Jacksonville dans lequel mon large voisin et sa chemise hawaïenne me proposèrent de faire un sudoku. Comme il a insisté, ben j'ai dit ok et je me suis retournée le cerveau en me concentrant sur un niveau "hard" au lieu de sombrer dans le sommeil. Et puis ce qui devait arriver arriva, nous atterrîmes en Floride...