Journal de celle qui était finalement partie à l'étranger.

samedi 21 mars 2009

A venir...


... plus de détails sur les journées de tournage. Et des photos !

Update sur mon état actuel : bras et face brûlés (le désert c'est vraiment chaud), pieds enflés, manque de sommeil, mais c'est le sacrifice corporel que j'offre au dieux hollywoodiens.

Véronique est "set PA"

C'est tout de même formidable : ce n'est pas Véronique qui veut une photo avec les acteurs, c'est les acteurs qui veulent une photo de Véronique ! Granger n'avait qu'un jour de tournage et je me suis retrouvée dans sa voiture le matin (j'ai appris grâce à lui l'origine du "high five") où il me dit que mon accent est adorable (et c'est mon quotidien. Dur !).

Le retrouvant dans sa loge pour lui citer les différentes options de sandwichs pour le p'tit dèj (oui, ici le breakfast c'est des sandwichs), il me sourit et me dit "Tu rend cette liste tellement charmante à écouter". Ah bah c'est sur que "sandwich au rostbeef" en français c'est moins glamour. Bref, encore un qui est sous le charme rien qu'au son de mon accent de frenchie.

A la fin de cette grosse journée de tournage, Yvette me dit "Granger veut une photo avec toi". Bien, très bien, soit, je vais m'arrêter de courir quelques minutes pour satisfaire notre vedette s'il le faut ! L'occasion de papoter à propos du 11/09 et de cinéma français (son film favori est "La Môme").

La seule autre personne avec qui il a voulu une photo était Amanda la productrice. En gros ce soir là mon ego en a pris un coup bien agréable :-)

Et c'est pas fini ! J'ai surpris Chris, un autre acteur en pause ce jour là, en train de me photographier pendant que j'étais en "lock-up position" (ça veut dire que j'empêche les gens de passer pendant que l'on tourne).


Cette photo est assez intéressante (laissez-moi vous expliquer pourquoi). Je m'apprêtais à sauter du mur pour que Aaron (autre set PA mais alors très très baraque et tatoué de partout) me prenne en photo quand Thomas le photographe du tournage a compris ce qu'il se passait et a tenté de courir pour prendre la photo en même temps. Au lieu de ça, Aaron a quitté son poste de photographe et j'ai accompli 4 sauts supplémentaires pour Thomas, détruisant un peu plu mes pieds qui ne passeront pas le printemps vu mes journées de 14h débout. Les photos de sauts sont prisonnières de l'appareil de Thomas donc.


Sur une idée de Aaron (je trouve un photographe attitré où que j'aille).


Voilà mon nouvel outil que je ne peux quitter sous aucun prétexte (je me suis bien fait engueulée hier soir parce que j'ai enlevé mon casque pour quitter le lieu du tournage alors qu'il faut le garder jusqu'à son lit). Toutes les directives me sont dictées via ce walkie-talkie. J'ai donc du apprendre tous les codes au plus vite comme de dire "copy that" pour signifier que j'ai compris ce que l'on m'a dit, ou "go for Véronique" pour indiquer que la personne qui veut communiquer avec moi peut se lancer puisque je suis à son écoute. Ca fait pro mais entendre 10 personnes parler dans mon oreille droite toute la journée c'est un peu usant.

Bus driver

Quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai appris que je serai chauffeur officiel d'un mini van matin et soir ! Et ils m'ont refilé le van sans air conditionné, et je conduit les 5 personnes les plus silencieuses du monde chaque matin !

Hier soir j'avais un bus remplit de 12 mecs tous plus testosteronés les uns que les autres qui ont tout simplement protesté quand ils ont réalisé que j'étais la conductrice. "Quoi ?? Je ferais mieux de conduire ! T'es capable de faire ça ? Tu vas pas t'endormir ? Tu roules vite ou quoi ?". Faut dire qu'après une journée de 14h, peu de sommeil et une heure de route avec mille et un virages en pleine nuit, il est légitime de douter de mes capacités à ramener tout le monde sain et sauf.

J'avais déjà envie de pleurer avant de reprendre mon rôle de bus driver alors quand ils ont commencé à râler j'avais envie de tous les insulter ou de nous planter dans le décor. Au lieu de ça j'ai décidé de la boucler et de conduire vite et bien pour leur prouver que je suis une sorte de wonderwoman en qui ils peuvent avoir confiance. Pendant le trajet j'ai pu entendre "Ah ba tiens elle conduit plus vite que ce matin, c'est une bonne nouvelle". Alors à la fin j'ai quand même placé "On m'a jamais dit que je devrais être chauffeur de bus et que j'aurais 12 vies qui dépendrait de mes talents de pilote !!!".

Mission accomplie : ils m'ont tous remercié chaleureusement et Otis m'a demandé mon numéro. Et il reste encore un mois...

Bar-B-Q lancement de tournage


Le lancer de fer à cheval, la pétanque texane ! Lancé par Wade, set PA de 23 ans. Et cousin du réal.



Josh l'acteur principal.


Je m'y suis essayée mais ça n'a rien donné de spectaculaire...


Bryan Dick (oui, "Where is Brian ?" est devenu une réalité pour moi"), the "key set PA". Mon supérieur et camarade d'arme en quelques sorte. Sauf qu'il est le PA clé et forcément il a plus de classe et de valeur.


Vernon, un des "grip". Il s'occupe de tout ce qui se porte et se construit. Et tout ce qui est lourd donc.



Jason, le bras droit du réal qui tente de manger la p'tite douceur américaine qui se mange au coin du feu : un sandwich au marshmallow fondu avec du chocolat au lait.


Amanda la productrice dans les bras de Angela, une des actrices.


Xavier, qui a construit le décor. Aucun américain n'arrive à dire son prénom.


Landon, un autre "set PA". Il rit tout le temps et est sûrement la personne la plus optimiste du coin. Nous avons regardé les étoiles sur le hamac et j'ai appris qu'il aimerait mourir en se battant avec un ours. Ca doit être un fantasme amerloque parce que Aaaron a totalement approuvé quelques minutes plus tard.


Brochette : Joey et Xavier (l'équipe qui a construit le décor), et Tad l'ingéson à droite.


Otis, de l'équipe "Grip".

mercredi 18 mars 2009

Route 66 !


Hier je suis à peine arrivée sur le tournage avec de la peinture fraîche que Yvette (nom français mais 100% américaine) m'a sauté dessus pour me dire que Xavier l'electricien ne voulait pas remanger les burritos du matin et qu'il fallait que je parte en mission fast food au plus vite. J'ai donc attrapé un burrito froid en toute hâte avant de prendre la Route 66 - une demi-heure avant d'atteindre le 1er batiment : une station service et un fast food. Là j'ai du faire face à la lenteur des vendeurs, à une queue interminable et je me suis retrouvée coincée à attendre que le train le plus long du monde ne passe devant moi. Tout ça pour satisfaire l'appétit de Xavier. Okay, il ne dort que 3 h par nuit pour terminer le décor, mais quand même, me faire perdre une heure pour un burger... Mais voir son visage réjouit devant le fameux sandwich était une belle récompense.


Sur mon chemin, le fameux cratère.



Et de la lave.


Et un train de marchandise (il en passe environ 70 par jour devant le Roy's Motel). J'ai du apeller 50 personnes pour tenter d'obtenir un emploi du temps de ces trains mais il n'en existe point, tout dépend des clients.


mardi 17 mars 2009

Location


The décor (également un lieu où s'arrêtent chaque jour des motards en Harley vêtus de cuir et plein de touristes). C'est un motel abandonné racheté par un business man qui voulait sauver une partie de la culture US (car situé sur la Route 66).




La station essence est cependant ouverte. Et heureusement puisqu'on a pas d'électricité et qu'il nous faut donc nourrir un générateur avec de l'essence toutes les 3h. C'est une de mes missions de temps à autre : soutirer quelques dollars à Manuel pour aller remplir le bidon rouge et amener ce lourd fardeau à l'école sous une chaleur étouffante(rappelant clairement Cosette allant chercher de l'eau au puit pieds nus pendant une tempête de neige).


Le bras droit du réalisateur - Jason l'australien - qui a cru avoir trouvé un coin tranquille pour téléphoner à sa douce (mais non, j'étais là).




Les bungalows dont j'ai peint les fenêtres (au soleil par 40 degrés sans crème solaire... Si vous saviez comme je souffre) et posé les rideaux !



Chad the réalisateur qui peint une chaise à travers tout le bordel éparpillé dans la salle des "props" (les objets dont on se sert pour un film ou une pièce de théâtre).



Construction du décor dans le gymnase désaffecté d'une école abandonnée (collée au motel).

Twentynine Palms est un lieu étrange. La proximité de cette ville avec une base militaire fait que l'on y croise principalement de jeunes hommes musclés avec la même coupe de cheveux.

Quant aux commerces, ce sont les barbiers (oui, barbiers, pas coiffeurs) que l'ont peut trouver à tous les coins de rues avec des prix compétitifs pour la coupe spéciale "marines".

Enfin, on trouve des fresques représentant des scènes de guerres ou scènes de vie rappelant les affiches de propagande communistes.

Etrange lieu...

On the road to location


Du Motel 6 de Twentynine Palms, il faut presque une heure pour atteindre le lieu principal du tournage (et quand on est set PA et qu'on doit faire 2 allers-retours dans la journée, c'est pas cool). MAIS, le paysage est tout simplement grandiose puisqu'on s'enfonce dans les montagnes arides avant de dominer un plateau renfermant la National Chloride Company of America, un cratère, un bout de la mythologique Route 66 (et sûrement beaucoup d'autres choses) !






Ces lignes blanches horizontales sont les "champs" (je sais bien que ce n'est pas le terme approprié) de chloride.


Ca ressemble donc à une couche de neige.


Dans ce coin de sècheresse, on ne capte que 2 stations de radio. Au choix : de la musique country ou des chansons chrétiennes. Dieu merci je n'ai plus à conduire la vieille Land Rover et j'ai le privilège de conduire l'énoooorme "Suburban" qui a une radio. Je vais d'ailleurs peut-être devenir "suburban driver" et aller chercher les acteurs le matin.

MAIS, une rumeur court dans le coin, disant que je fais des folies de mon véhicule jusqu'à conduire sur 2 roues et que je suis "fearless" sur la route. Pourquoi ? Parce que, oubliant que j'étais dans un parking, je suis violemment montée sur une sorte de trottoir juste devant moi, avant de finalement en descendre en marche arrière. Je pensais être seule, mais mon tank était garé devant la chambre des productrices qui ont tout vu et ont tout répété. Je suis donc connue comme étant un "crazy driver", et il est possible qu'ils décident de ne pas me confier le transport des trois acteurs principaux pour cette raison débile. On verra bien.


Et près du bureau de production, un drôle de bâtiment...