Journal de celle qui était finalement partie à l'étranger.

dimanche 17 octobre 2010

19 août : Saint Gédéon -> Desbiens


Le 19 août 2010 restera à jamais gravé dans ma mémoire comme l'une des journées les plus drôles et les plus fortes en sensations de ma vie. La cause ? Ma première expérience de rafting. Mais pour que du rafting soit mémorable à ce point, il faut que plusieurs éléments se cumulent.

- Un guide de rivière original et excentrique (Derek)
- Un guide de rivière original et excentrique dans son canot à 2 places
- Une partenaire de rafting de choc (Mélanie, cousine-copine-amie-confidente-sportive dans l'âme)
- Des amis dans un autre canot de manière à rire de leurs galères (Maud et Manuel)
- Un équipement ridicule
- Des partenaires avec de l'humour
- Des galères et des frayeurs
- Des sauvetages



L'équipement était donc tout à fait risible et s'habiller devant tous les inconnus qui allaient faire du rafting avec nous était également source de rire (enfin un petit rictus, c'est tout).


Le casque à lui tout seul nous a beaucoup plu puisque vous verrez sur d'autres photos que nous perdons 10 ans à cause de lui.





Commençons par parler de notre guide Derek : cet individu à lui tout seul justifiait notre voyage au Canada ! Bavard et exibo, il tapait dans le dos du 1er venu et s'est mit à poil devant tout le monde pour enfiler sa combi. C'est une sorte de tarzan des temps modernes au cors sculpté par la pratique du sport et à l'humour bien gras qui paraît lourd au premier abord mais qui en fait finit par faire bêtement pouffer de rire quand on est une fille. Nous avions décidé de faire équipe avec Mélanie et de laisser Manuel et Maud se décarcasser dans leur canot (ce qu'ils firent avec brio). Du coup Derek a vu là une aubaine et a jeté son dévolu sur la paire de jeunes françaises pour naviguer.


Puisque nous étions d'accord pour le faire rêver nous avons dit d'un grand sourire "Oui, nous sommes célibataires". Sous entendu : "Taquines nous, va, ça nous fera marrer". Il a donc commencé activement en nous proposant de nager à côté de notre embarcation. Ce que je fis avec joie. Comme ça, il a pu m'aider à remonter dessus... A coup de claques sur les fesses. Qu'il est malin !

Répliques cultes de Derek : "J'aime pas les p'tits boys, vous vous êtes beaucoup plus cute !".
" Vous êtes un joli petit package de bières toutes les trois : une brune, une blonde, une rousse (incluant Maud)"


Journée mémorable pour l'adrénaline aussi. Déjà, on nous a proposé de sauter d'un rocher de plus de 5m (ça parait facile vu d'en bas et en haut, c'est pas pareil...). Manuel et Mélanie ont donc sauté plusieurs fois en frissonnant de plaisir pendant la chute libre. Et moi, qui ai "un peu" peur du vide, je me suis fait violence et j'ai sauté... Pour découvrir que finalement j'ai "très peur" du vide et que sauter est maso dans mon cas.



Ensuite, c'est là qu'on entre dans le feu de l'action : les frangins du canot n°1 tombèrent à l'eau. Manuel et Maud tentèrent de les aider mais en vain. Puis Manuel et Maud furent bloqués et Derek du quitter notre canot pour les aider.

Deux minutes plus tard, puisque nous ne savions pas naviguer seules (ba oui Derek faisait tout alors pourquoi essayer d'apprendre ?), je tombai dans les rapides en hurlant "Mééééé-laaaaaa-niiiiiiiie !!!!!!!"...


Mélanie dut attendre seule dans le canot que Derek ait fini de débloquer Maud et Manuel (Maud tenant toutes les rames en équilibre sur un rocher et Manuel essayant d'assister un Derek assez enervé).


Après une grosse frayeur et m'être tapé les fesses sur 45 rochers, je réussis à m'accrocher à un l'un d'eux et à garder ma rame, et j'attendis 15 bonnes minutes qu'on vienne me chercher.
Quand Derek me tira hors de l'eau, il ne fallut pas plus de 2 mn pour que Mélanie plonge tête la première dans les rapides alors que Derek criait "Meeeeeeeeeeeeeel !!!!!!". Nous la retrouvâmes en état de choc quelques mètres plus bas. Elle avait non seulement cogné sa tête contre un rocher mais avait également bu assez d'eau pour manquer de se noyer. Derek eut si peur qu'il lui fit un examen neurologique improvisé et la serra contre lui (j'en rajoute un peu...).



Quant à Manuel et Maud, ils naviguaient trop bien pour qu'une telle chose leur arrive. Ils passaient leur temps à essayer d'aider les frangins du canot n°1 qui ne leur rendait pas très bien. Alors au bout d'un moment, Manuel les laissa se démerder et clama "Chacun sa merde !".




Nous avions tout de même failli mourir, surtout Mélanie, alors nous décidâmes que nous assisterions docilement Derek jusqu'à la fin. Depuis le début nous n'avions en fait qu'à lui obéir à la lettre.

"Part en avant !!" ->nous ramions vers l'arrière pour avancer
"Part en arrière !" -> nous ramions vers l'avant pour que le canot se retourne
"Repos !" -> on s'asseyait chacune sur un boudin telle des cavalières en robes
"A gauche !!!" -> il fallait mettre tout notre poids à gauche (bien sûr comme j'ai du mal j'allais à droite une fois sur deux)
"En arrière !!" -> il fallait s'étaler à l'arrière du canot donc s'étaler sur Derek... Et quand on le faisait pas assez vite, une main de fer nous empoignait le gilet de sauvetage et nous tirait sauvagement en arrière


Nous étions tellement bonnes élèves que nous eûmes le réflexes d'aller à l'arrière du canot en pensant anticiper les instructions de Derek. Une fois cela fait, nous lui demandâmes "On fait quoi maintenant ??". Réponse : "Ba j'sais pô, je vous ai jamais demandé de venir lô !".



Ci-dessus la photo où le casque nous enlève 10 bonnes années à chacune !


Ci-dessus Manuel et Maud en pleine mission rapides !


Derek notre guide mais aussi notre ami et sauveur (il avait également un air de Jésus Christ, surtout lorsqu'il tira une grosse poutre hors de l'eau qui ressemblait à un bout de croix). Nous passâmes la fin de l'aventure avachies dans le canot - seul Derek ramait - à parler amour, aventure et passions avec notre trentenaire esseulé (fraîchement largué d'ailleurs...).

Conclusion : nous sommes passées pour les reines des glandues mais ce fut pour notre plus grande joie. Encore pardon à Manuel et Maud de ne pas avoir eu autant de courbatures qu'eux le lendemain...

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